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CŒUR D'UN LYON
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MUSIQUE GONE


21 juin 2013

Fight : le témoignage d’un hooligan lyonnais

 

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Fight : le témoignage d’un hooligan lyonnais

 

Les supporters de foot organisent de plus en plus de fights : des batailles contre les fans adverses. Lyon Mag a rencontré un des leaders des fighters lyonnais. Un témoignage exclusif.

 

“Je suis né à Lyon et j’ai grandi dans une famille modeste. Mon père était artisan et ma mère, fonctionnaire. On habitait alors juste à côté du stade de Gerland. Et le foot a très vite pris une place essentielle dans ma vie. Dès l’âge de 6 ans, j’ai commencé à jouer au FC Gerland puis au FC Lyon. Mes parents aussi adorent le football, surtout ma mère d’ailleurs, qui est une fan de l’OL. Je me souviens parfaitement de mon premier match à Gerland. J’avais 7 ans. C’est mon père qui m’avait emmené. On jouait contre Gueugnon. Et l’OL avait gagné 7-1 ! Un grand souvenir. Mon père m’a ensuite emmené régulièrement voir des matchs. Chaque fois à Jean Bouin. A l’époque, c’était vraiment pas cher. Pour les enfants, c’était même souvent gratuit. 

A 10 ans, je suis allé pour la première fois voir un match sans mon père. Avec des copains. Et j’ai commencé à m’intéresser aux supporters. Cette ambiance, ces cris, tous ces drapeaux, ces odeurs de merguez grillée... Tout ce folklore autour du match me fascinait. Je me souviens qu’un jour j’ai assisté à une bagarre entre des supporters et des CRS. En rentrant chez moi, j’étais surexcité. Mes parents avaient eu du mal à me calmer. J’ai alors décidé de me rapprocher des supporters les plus acharnés de l’OL. Leur réputation violente ne me faisait pas du tout peur. Au contraire. Et à 18 ans, j’ai intégré les Bad Gones, le plus fameux groupe de supporters de l’OL et j’ai commencé à faire mes premiers déplacements chauds et notamment le derby à Saint-Etienne. Le déplacement à l’extérieur, c’est ce qui fait les vrais supporters. 

J’ai alors découvert des supporters ultras et tout de suite je me suis senti en phase avec eux. Pour nous, l’Olympique lyonnais c’est notre histoire, notre culture... Et quand on défend l’OL, on défend notre ville, notre identité. C’est aussi une forme de rébellion dans une société normalisée où les gens ont une petite vie bien rangée : se marient à 25 ans, achètent leur Laguna, habitent leur petit pavillon de banlieue... Nous, on s’en branle de ce modèle. Nous les ultras, on est les derniers porte-parole d’une société libre, qui se bat contre le politiquement correct. Contrairement à ce qu’affirment les pubs Benetton, on n’est pas tous pareils. Chaque ville est différente et on revendique cette différence. Et on est prêts à se battre pour défendre nos couleurs. 

Cette violence fait partie du foot. Et on aime la violence. Pour nous un match se gagne sur trois territoires : sur le terrain dans les tribunes et dans la rue. Dès qu’on a passé le péage de Villefranche au nord ou celui de Vienne au sud, c’est comme si on passait en terre ennemie. Et on veut que les gars en face se disent : “Les Lyonnais arrivent.” Et qu’ils aient peur. 

En 2001, j’ai quitté les Bad Gones 
et le virage nord de Gerland car ils voulaient éradiquer la violence. Bref, il n’avaient plus la contre-culture des ultras. C’était devenu un groupe bien gentil. Je suis alors parti au virage sud et on s’est regroupés à une cinquantaine de supporters indépendants. Ne pas faire partie d’un groupe, c’est la liberté, on n’a pas de comptes à rendre au club. Et on peut organiser nos bagarres tranquillement en marge des matchs. Mais à cause des flics et de la surveillance, c’est devenu plus difficile de se battre près du stade. C’est pour ça que les fights sont nées. C’étaient il y a environ 2 ans. On a alors décidé d’organiser nos bagarres dans des endroits plus éloignés et plus discrets. La fight c’est en fait une réaction contre la répression. 

Une fight, c’est super bien organisé.
 On contacte par téléphone ou par internet le responsable d’un groupe adverse et on lui propose un rendez-vous. S’il est OK, on dit combien on va être, en général une cinquantaine, on lui demande combien ils seront, on précise les règles : sans armes, on ne s’acharne pas sur un mec à terre... Et dès qu’on sait que la fight va avoir lieu, on ne pense plus qu’à ça toute la semaine. Car la violence du week-end est une vraie libération. Puis arrive le jour du match. Si on est nombreux, on se pointe par petits groupes dans le quartier pour ne pas se faire repérer par les flics. On est tous habillés sobrement, sans aucun signe distinctif style maillots ou écharpes de l’OL. Mais on envoie des éclaireurs : des gars à pied, en vélo ou en scooter chargés de repérer les lieux et nos adversaires. 
On s’organise alors pour la bagarre : on met les plus costauds en première ligne, ceux qui feront la première charge, la plus violente. Devant on met aussi ceux qui ne se sont jamais fait coincer par les flics, qui n’ont pas de casier judiciaire. Si on est nombreux, on se regroupe par bandes de potes pour qu’au moment de la baston, on reconnaisse ceux de notre bande. Sinon dans l’hystérie générale, on risque de se taper dessus entre nous. Ce qui arrive parfois !
Quand on repère la bande adverse, l’adrénaline commence à monter très, très fort. Le meilleur moment c’est quand on finit enfin par les voir et les entendre. Ils sont là, ils avancent en criant... Le contact va bientôt avoir lieu. Et soudain, c’est le choc, très violent : coups de poing, coups de pied... T’as pas le temps d’avoir mal, tellement t’es excité. Et ce n’est pas une question de force physique. Je n’ai pas un gabarit très imposant, je mesure seulement 1,72 m pour 73 kilos. En fait, c’est dans la tête que ça se passe. 
En général, une fight ça ne dure pas très longtemps, moins d’une minute. Un des deux groupes prend rapidement l’ascendant sur l’autre. Et ceux qui ont le dessous prennent la fuite. On relève les blessés et on se tire. Mais le lendemain, tu as mal partout et tu mets souvent plusieurs jours à t’en remettre. Et parfois, tu es bien abîmé. En août 2006 à Nice, on s’est retrouvés dans une ruelle de la ville, coincés par une bande de Niçois, armés de tessons de bouteille. Résultat, j’ai eu le crâne ouvert, une triple fracture du nez... J’ai eu deux mois et demi d’arrêt de travail. Dans ces cas-là, tu dis au médecin que tu es tombé dans l’escalier ! 

Quand on fait 4 ou 5 fights dans la saison, on est content ! Car les clubs contre qui on peut organiser des fights ne sont pas nombreux : Paris, Lille, Nancy, Metz... Des clubs qui ont des groupes d’ind&eacut

 

Sa plus belle fight 
“Le dimanche 16 avril 2006, on jouait à Paris contre le PSG. A mon avis c’est la première fight en France. Ce jour-là, on est allés défier les hooligans parisiens chez eux. Personne n’avait jamais osé faire ça, car, niveau baston, les Parisiens sont clairement les meilleurs. On est partis tôt le matin de Lyon à 50 dans un bus. Une fois arrivé sur Paris, j’appelle un indépendant parisien et je lui propose une fight. Le Parisien, tout excité qu’un groupe vienne enfin les défier, me répond : “OK, on arrive !” On les a attendus dans un parc à environ un kilomètre du Parc des Princes. La nuit commençait à tomber. Tout à coup, on a commencé à les entendre mais sans les voir. Ils criaient “PSG Hooligans” en tapant dans leurs mains... C’était vraiment impressionnant. On s’est alors regardés en se disant qu’ils devaient vraiment être nombreux. Et franchement on avait la trouille. Et puis on les a vus, ils étaient au moins une centaine ! Deux fois plus que nous. Un grand moment ! Mais la trouille s’est vite transformée en adrénaline. Et puis, on est allés au contact. Et ça a été très violent. Et rapide. 15 secondes à peine. Car on a vraiment dérouillé ! On a alors pris la fuite et ils nous ont poursuivis jusqu’au stade. Ce jour-là, on a montré à toute la France que les supporters lyonnais avaient des couilles.”

 

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Commentaires
L
on en parle du jour ou vous annoncez etre 50 aux hools lillois et que vous arrivez a 100 ? ptetre le seum de s'etre prit la branlé l'année precedente ou je ne sais quoi mais bon. Vous n'avez prouvé a personne que vous aviez des couilles.
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